Aller se confesser et recevoir le pardon de Dieu est une expérience fondamentale de la vie chrétienne. Mais chacun le vit personnellement, car nous avons tous des itinéraires de vies particuliers. Certains sont plus fami- liers ou plus à l’aise que d’autres vis-à-vis de cette dé- marche de pénitence. L’essentiel est que chacun puisse faire le pas libre et confiant pour entrer dans la misé- ricorde du Père. Pour ceux qui se posent peut-être des questions sur ce sacrement voici quelques indications pratiques et pastorales.

Pourquoi se confesser ?

Nos vies sont remplies de joie et de peines, de choses bonnes, mais aussi de blessures et de péchés. Tous, nous faisons l’expérience décrite par saint Paul : « Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas. » (Rm 7, 19). Il peut arriver dans notre vie que nous soyons rongés par le mal ou Ie péché. Mais, Jésus nous rappelle que « Dieu que a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. » (Jn 17,3). Cette mission, Jésus l’a vécue jusqu’au bout; par sa mort et sa résurrection, il a détruit le mal pour toujours et a réconcilié les hommes avec Dieu. Ce tré- sor, il l’a confié à l’Église, au soir de sa résurrection. En soufflant sur ses disciples, il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, Ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (Jn 20,22-23). L’Église peut, au nom de Dieu lui-même, Iibérer l’homme du poids de ses fautes et lui communiquer la force de l’Esprit-Saint pour avan- cer dans sa vie. C’est ce qui se vit dans le sacrement de la Réconciliation, aussi appelé la confession, le sacre- ment du pardon.

Pourquoi se confesser à un prêtre ?

On se pose souvent beaucoup de questions sur le sacre- ment de la réconciliation : pourquoi faut-il se confesser à un prêtre ? Pourquoi ne pourrais-je pas me confesser directement à Dieu ? Est-ce que ce n’est pas mieux d’al- ler voir un psychologue ? Toutes ces questions marquent souvent le malaise que nous ressentons en face de notre propre péché. Se reconnaître pécheur, coupable ou complice du mal n’est déjà pas évident. Alors, pourquoi en rajouter en allant le dire à quelqu’un d’autre ? Une chose est de reconnaître que sa vie est tortueuse, parse- mée d’ombre et pas toujours fidèle à la vérité. Une autre chose est de le reconnaître avec humilité. En parler sim- plement et de manière apaisée à un prêtre permet non seulement de mettre le péché à distance, mais d’expéri- menter que le pardon est toujours donné par amour. Au nom de Dieu, le prêtre atteste, par des paroles et des gestes que Dieu est présent dans ma vie pour me relever et m’aider à avancer parce qu’il m’aime plus que tout. En amour, on a besoin d’entendre dire « je t’aime ». Lorsque le prêtre dit « tes péchés sont pardonnés, vas en paix », Dieu nous redit ce « je t’aime » , sans lequel on ne peut plus vivre. De même que l’amour ne se vit pas seulement à deux, mais touche aussi ceux qui nous entourent, de même, les manques d’amour que sont les péchés touchent aussi à la dimension communautaire de I’Eglise. Pour pouvoir vivre le pardon, il faut donc être réconcilié par l’Église et dans l’Église. C’est le rôle du prêtre, ministre de la communion, de permettre cela.

Qu’est-ce qu’un péché ?

Le péché se découvre face à la miséricorde et la bonté de Dieu. Il est une faute envers la vérité ; il est un man- quement à l’amour de Dieu et du prochain. Il détourne nos coeurs de lui, il blesse notre nature humaine et porte atteinte à la solidarité humaine. Le Christ nous délivre du péché par son obéissance à la volonté du Père ; il nous remet dans sa grâce, nous donne le pardon et la paix.

Abbé François Muchery, Curé