«C’est le mois de Marie, c’est le mois le plus beau…», certains se souviennent de ce cantique.

Le mois de mai est traditionnellement le mois de Marie. L’occasion de nous demander quelle place la mère du Sauveur prend dans notre liturgie, et dans nos vies. En regardant de plus près, on voit que la Vierge Marie n’est citée qu’une seule fois au cours de la messe, voire deux dans le meilleur des cas. Les prières eucharistiques font mention de la Vierge avec les apôtres et les saints et, suivant la forme choisie pour la préparation pénitentielle, nous disons : « je confesse à Dieu tout puissant […] c’est pourquoi, […] je supplie la Bienheureuse Vierge Marie, les anges et tous les saints de prier pour moi […]. »

Nos célébrations mettent parfois à l’honneur la Vierge Marie, comme le jour de l’Assomption ou de l’Immaculée Conception, mais à chaque fois c’est pour rendre grâce à Dieu pour le modèle qu’elle incarne. La Vierge Marie est celle qui a accueilli en elle la parole du Seigneur, et par qui le Salut est entré dans le monde. Elle s’est laissée toucher dans toute sa vie par la grâce. 

La piété mariale n’est pas une fin en soi comme si Marie prenait la place de Dieu. Mais elle est là pour nous aider à avancer vers son Fils, elle nous y conduit. Selon le missel Marial, Marie n’est pas le terme de la prière, elle en est l’occasion. C’est Dieu qui est loué pour le Salut accompli par son Fils, auquel Marie est associée par grâce. La plupart des représentations de la Vierge Marie sont des vierges à l’Enfant, car quand nous prions Marie, nous lui disons comme dans le cantique : « Donne-nous ton Fils ». Avec elle nous nous tournons vers celui qu’elle a suivi et nous adoptons son attitude de femme humble et discrète.

Cette année, début juillet, nous aurons l’occasion de nous réjouir de l’ordination de Clément. Profitons de ce mois de mai pour demander à Marie d’intercéder auprès de son Fils pour qu’il accorde à l’Eglise les pasteurs dont elle a besoin. Elle qui est venue trouver Jésus, à Cana, pour lui dire : « Ils n’ont plus de vin », ne pourrait-elle pas aujourd’hui, le trouver et lui dire : « ils manquent de prêtres » !

La Vierge Marie ne peut pas rester indifférente devant la souffrance du Corps qu’est l’Eglise, s’il manque de prêtres et donc d’hommes qui transmettent la parole et les sacrements que le Christ a confié 

Ainsi, de tout notre cœur, demandons à Marie qu’elle intercède auprès de son Fils pour qu’Il éveille ou réveille en des hommes de bonne volonté le désir de le suivre d’une manière toute particulière.  

Abbé François Muchery, curé