Voici que nous entrons dans le temps du carême, prenant modèle sur Jésus qui passa 40 jours au désert, se laissant conduire par l’Esprit Saint.

Suivons Jésus à notre tour ! Si nous vivons notre carême avec Lui, c’est avec Lui que nous en sortirons vainqueurs.

Attention, le désert n’est pas un lieu paisible : c’est le lieu du combat spirituel. Ce n’est pas un havre de paix où nous pourrions vaquer tranquillement à nos petites dévotions. Attention, cependant, à ne pas vivre un ascétisme trop humain. Deux erreurs nous guettent tous.

Première erreur, par défaut : certains peuvent se contenter de vivre quelques vagues inspirations humanitaires sans lendemain. Le bol de riz accompagné de sa pomme, c’est bien… mais bien insuffisant. Il est important de retrouver le véritable sens du sacrifice, à commencer par le « petit sacrifice » de chaque jour.

Seconde erreur, par excès : il faut veiller à ne pas multiplier les obligations, les résolutions (qui ne seront pas tenues !), les exercices de piété et les privations inutiles. Le risque est de perdre de vue la véritable finalité du carême, à savoir la conversion comprise comme retour à Dieu, mais avec Dieu, par amour de Dieu, pour l’amour de Dieu et avec sa grâce.

Ce n’est pas avec nos propres forces que nous gagnerons ce combat. « Les yeux fixés sur Jésus Christ, entrons dans le combat de Dieu ». Sans Jésus, nous ne pouvons rien faire.

« Il ne s’agit pas de s’obliger à des efforts ascétiques accomplis par nos seules forces humaines, et à coups de volonté, mais de laisser le Christ combattre en nous par la prière, la pénitence et le partage (les trois axes de tout carême) non pour être parfaits aux yeux des hommes, mais avec douceur et humilité pour faire sa volonté et nous laisser davantage guider par l’Esprit ». (Mgr Patrick Le Gal, «Prier au rythme de l’Église»)

Pour voir si nous sommes dans le vrai, un signe ne trompe pas : sommes-nous joyeux ou maussades ?

Alors, saint et joyeux carême ! Et retournez à Dieu de tout votre coeur.

+ Abbé François Muchery